Chaque année, les troubles musculosquelettiques (TMS) représentent près de 87 % des maladies professionnelles reconnues en France, selon l’Assurance Maladie. Ces problèmes ont des répercussions directes sur les entreprises : absentéisme élevé, baisse de productivité, surcharge des équipes. Dans ce contexte, l’ergonomie en entreprise s’impose comme un enjeu clé pour améliorer à la fois le bien-être des salariés et la performance des organisations. En effet, une approche globale et systémique de la prévention, combinant organisation, technique et humain, peut renverser la tendance.
C’est là qu’intervient l’ergonome, expert en analyse et optimisation des conditions de travail. En optimisant l’aménagement des espaces et en adaptant les outils aux besoins des collaborateurs, il contribue à réduire les contraintes physiques et mentales. Loin de se limiter à des ajustements ponctuels, son intervention permet d’intégrer des solutions de prévention systémique, transformant ainsi l’environnement de travail et ses impacts sur l’activité.
1. L’ergonomie et la prévention systématique : un duo gagnant
Dans le monde du travail, l’ergonomie en entreprise optimise les conditions de travail. Elle veille à l’adaptation des postes et à la réduction des risques professionnels. Vous garantissez ainsi une meilleure santé et sécurité pour vos employés. L’approche systémique de la prévention se concentre sur l’interaction entre l’humain et son environnement de travail.
Pour réussir cette démarche, plusieurs éléments sont à prendre en compte :
- Analyse des tâches et des postes de travail
- Amélioration des conditions physiques et mentales des employés
- Adaptation des outils et équipements
En intégrant ces pratiques, vous augmentez la productivité et le bien-être.
Adopter une approche préventive systémique, c’est anticiper les problèmes potentiels. L’ergonome joue un rôle clé dans sa mise en œuvre en combinant :
a) La prévention primaire : agir à la source des problèmes
La prévention primaire vise à éliminer ou réduire les risques avant qu’ils n’impactent les collaborateurs. Il s’agit d’une approche proactive, qui permet de créer des conditions de travail saines et durables. Elle se concentre sur trois axes complémentaires :
1. Organisationnel :
L’axe organisationnel vise à structurer le travail de manière optimale pour limiter la fatigue physique et mentale des collaborateurs :
- Aménagement des horaires pour mieux répartir l’effort, par exemple en alternant les tâches exigeantes avec celles les moins fatigantes afin d’éviter la monotonie et les surcharges.
- Réduction des mouvements répétitifs en assurant une meilleure répartition des charges de travail entre les membres de l’équipe. Cela permet d’alléger les contraintes mécaniques et d’améliorer la productivité.
- Optimisation des flux pour limiter les déplacements inutiles et gagner en efficacité. En réorganisant les espaces de travail et les processus, il est possible de réduire les efforts physiques et les pertes de temps.
2. Technique :
L’axe technique s’appuie sur des solutions matérielles et technologiques pour adapter l’environnement de travail aux besoins des utilisateurs :
- Adoption de nouveaux outils ou machines ergonomiques pour réduire les contraintes physiques liées aux gestes répétitifs ou aux efforts excessifs. Cela inclut, par exemple, des dispositifs mécanisés facilitant la manutention ou des outils conçus pour limiter les postures inconfortables.
- Réglage précis des mobiliers (bureaux, sièges, plans de travail, etc.) pour qu’ils soient à la bonne hauteur et adaptés à la morphologie des utilisateurs. Cela permet de prévenir les troubles musculosquelettiques (TMS) en favorisant une posture de travail naturelle.
3. Humain :
L’axe humain repose sur la sensibilisation et l’accompagnement des équipes pour identifier et prévenir les risques liés au stress et à la fatigue :
- Sensibilisation des managers afin qu’ils puissent détecter les premiers signes de fatigue ou de stress chez leurs collaborateurs et intervenir rapidement pour éviter leur aggravation.
- Favoriser la communication au sein des équipes pour organiser les priorités, clarifier les attentes et répartir les tâches de manière équilibrée. Une bonne communication contribue à diminuer les tensions et à renforcer la cohésion d’équipe.
b) La prévention corporelle : renforcer l’humain au travail
L’ergonomie ne se limite pas à l’adaptation des outils et à l’organisation des tâches. Elle prend également en compte la dimension corporelle en recevant le bien-être physique des collaborateurs au cœur de la démarche. La prévention corporelle vise à protéger le corps et à renforcer les capacités physiques des employés pour réduire durablement les risques professionnels.
1. Formation aux gestes et postures
Une bonne connaissance des gestes et postures adaptés est essentielle pour éviter les troubles musculosquelettiques (TMS) et les blessures liées aux mauvaises pratiques. Cela inclut :
- La sensibilisation aux positions de travail optimales, comme le maintien d’un bon alignement de la colonne vertébrale.
- L’apprentissage des gestes sûrs pour le port de charges lourdes, les mouvements répétitifs ou encore l’utilisation des outils.
- La mise en place d’ateliers pratiques pour intégrer ces réflexes dans le quotidien de travail des collaborateurs.
Ces formations permettent d’améliorer la conscience corporelle et d’encourager des comportements préventifs à long terme.
2. Introduction de pauses actives pour soulager les tensions musculaires
Les pauses actives sont des moments courts et structurés où les employés pratiquent des mouvements simples pour détendre les muscles et relâcher les tensions accumulées. Elles peuvent inclure :
- Des exercices de mobilité articulaire pour assouplir les zones sollicitées, comme le cou, les épaules ou le bas du dos.
- Des étirements doux pour prévenir les raideurs musculaires et améliorer la circulation sanguine.
Ces pauses, intégrées régulièrement au cours de la journée, permettent de prévenir l’apparition de douleurs chroniques.
3. Programmes de renforcement musculaire et d’assouplissement pour réduire les risques de blessures
Pour préparer le corps aux exigences physiques du travail, des programmes ciblés de renforcement musculaire et d’assouplissement peuvent être proposés. Ils incluent :
- Des exercices visant à renforcer les groupes musculaires sollicités (dos, abdominaux, jambes, etc.) pour améliorer la stabilité et prévenir les déséquilibres corporels.
- Des séances d’assouplissement pour maintenir ou retrouver une bonne amplitude de mouvement et réduire les raideurs.
- La mise en place de routines simples et accessibles, adaptées à chaque poste de travail, pour encourager les collaborateurs à prendre soin de leur corps.
Ces programmes contribuent à augmenter la résistance physique, à diminuer la fatigue et à réduire significativement les risques de blessures.
2. L’expertise de l’ergonome et les aides financières mobilisables (FIPU)
a) L’accompagnement ergonomique : un levier stratégique
L’ergonome analyse et propose des solutions concrètes et durables pour améliorer les conditions de travail. Ces solutions demandent parfois un investissement initial, mais des aides financières sont disponibles pour les entreprises qui s’engagent dans cette démarche.
b) Les aides FIPU : de quoi s’agit-il ?
Le Fonds d’Investissement pour la Prévention de l’Usure professionnelle (FIPU), opérationnel depuis le 18 mars 2024, vise à soutenir les entreprises dans leurs actions de prévention des risques ergonomiques.
Ce qu’elles permettent :
- Subventions pour financer l’intervention d’un ergonome ou l’achat de matériel ergonomique.
- Accompagnement technique et méthodologique pour mettre en place des solutions adaptées.
- Actions de sensibilisation et formations pour vos équipes.
c) Montants des subventions et période du dispositif
- Taux de prise en charge : Le FIPU finance jusqu’à 70 % des investissements réalisés par les entreprises dans le cadre de la prévention des risques ergonomiques.
Plafonds de subventions :
- Par type d’investissement : Plafond de 25 000 € sur la période 2024-2027.
- Plafond global par entreprise : Jusqu’à 75 000 € pour les entreprises de moins de 200 salariés sur la période 2024-2027.
- Montant minimal de subvention : 1 000 €. Les entreprises peuvent effectuer plusieurs demandes pour atteindre ce montant.
- Période du dispositif : Le FIPU est doté d’un budget d’un milliard d’euros sur cinq ans, couvrant la période 2024-2027.
Grâce à une approche globale et systémique, combinée aux aides FIPU, vous pouvez améliorer durablement les conditions de travail tout en bénéficiant d’un soutien financier pour limiter l’impact budgétaire initial.
Ainsi, investir dans l’ergonomie en entreprise devient un atout précieux pour créer un environnement de travail plus sûr et plus efficient.
Et vous, êtes-vous prêt à transformer les conditions de travail de vos salariés en levier de performance et de bien-être ? N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez être accompagné dans cette démarche.